REALIA


CHAP I : APERCU GENERAL DE L’HISTOIRE DE ROME  

L’histoire de Rome comporte 4 grandes périodes, qui vont du 10ème siècle a.C au milieu de 5e siècle p.C. Ce sont :

-      La Royauté, période pour laquelle on possède peu de documents historiques et beaucoup de légendes.

-      La République, pendant laquelle Rome doit d’abord devenir une cité forte (à la suite de la crise de croissance) ; ensuite elle agrandit son pouvoir par des conquêtes (grandes conquêtes) qui provoquent des déséquilibres et des troubles graves. (guerres civiles) qui aboutiront à un changement de régime politique.

-      L’Empire est le régime né de ces troubles, établi peu à peu par Auguste : trois grandes dynasties se succèdent  au pouvoir.

-      Le Bas-Empire est une longue suite de crises et de périodes paisibles, mais où les Barbares deviennent de plus en plus menaçants et finissent par détruire la partie occidentale de l’empire.

 

1.   LA ROYAUTE

a.     Origine

Selon les preuves archéologiques, les premiers Romains étaient des agriculteurs et des bergers latins vivant dans de petites huttes de village sur les collines de l’Esquilin et du Palatin. Les Sabins, un peuple vivant au nord de la ville, se divisèrent peu après sa fondation, et certains d’entre eux se dirigèrent vers le sud et s’unirent au peuple de Rome.

Vers le 9e siècle, 7 villages latins s’unissent en une ligue latine appelée « Septimontium », mais les sabins imposent leur direction à cette ligue. La puissance d’Albe s’oppose au Septimontium, qui la détruit avec l’aide des petites cités latines.

Albe détruite, les cités latines ne reconnaissent plus l’autorité du Septimontium, le Latium tombe dans l’anarchie.

Au 6e siècle, les Etrusques en profitent pour envahir le Latium et former sur les 7 collines une véritable ville, qui reçoit le nom de Rome.  

b.     Selon la légende

Selon la légende, les frères Amulius et Numitor, deux descendants d’Énée, se battirent pour le trône d’Alba Longa. Amulius triompha, tua les fils de Numitor et exila sa fille, Rhéa Silvia, lui conférant le rôle de vestale afin de la priver de toute descendance. Grâce à une intervention divine, elle donna cependant naissance à deux jumeaux : Romulus et Rémus.

Menacé par ces prétendants potentiels au trône, Amulius fit décapiter Rhéa Silvia et jeter les bébés dans le Tibre. Par miracle, une louve sauva et pris soin des garçons jusqu’à ce qu’un berger, Faustulus, les adopte et les élève sur la colline du Palatin, dans la Rome actuelle.

Les frères établirent ensuite la ville de Rome sur les rives du Tibre, dans une zone suffisamment étroite pour être traversée, et dotée de collines leur conférant une bonne position défensive. La terre entre les collines, en revanche, était assez marécageuse et peu fertile ; les jumeaux ne tardèrent pas à se disputer, étant en désaccord quant aux limites exactes de la ville, et Romulus tua Rémus.

Avec les hors-la-loi et les criminels qu’il avait recrutés, Romulus organisa une fête, y convia la tribu voisine des Sabins, qui refusait les tentatives de mariage avec les Romains, et profita de l’occasion pour enlever les jeunes Sabines. Selon la légende, le rôle d’épouses romaines convenait à ces dernières et, lorsque les hommes de leur peuple d’origine vinrent les récupérer, elles les empêchèrent de se battre contre les Romains. Les Sabins restèrent finalement à Rome et devinrent part intégrante de la nouvelle ville.

La légende situe la fondation de la ville au milieu du 8e siècle ; elle évoque 7 rois :

Ø  1 roi latin :

§  Romulus, fondateur de la ville et auteur de l’alliance avec les Sabins ;

Ø  3 rois sabins :

§  Numa Pompillus, organisateur de la vie religieuse de la cité,

§  Tullus Hostillus, qui mène la lutte contre Albe.

§  Ancus Marcus qui élargit l’espace de Rome et repousse les Latins ;

Ø  3 rois étrusques :

§  Tarquin l’Ancien donne à Rome les caractéristiques d’une ville

§  Servius Tullus organise l’administration, l’armée, réalise de grands travaux publics.

§  Tarquin le Superbe s’empare du pouvoir par la violence et s’y maintient de la même manière, provoquant finalement un soulèvement des patriciens qui renverse la Royauté en 509 et instaure la République.

 

2.   LA REPUBLIQUE (509 – 272 a.C)

 

La transition politique de la Monarchie à la République a été suivie de graves tensions sociales internes. Les peuples voisins en ont profité pour diminuer le contrôle territorial de Rome jusqu’à le faire disparaître. C’est à partir de cette époque, durant les 70 premières années de la République, que Rome a dû revendiquer son identité à plusieurs reprises.

La confusion politique a généré des moments d’instabilité durant les premières années de la République. Il existait des partisans de la Monarchie, de la République, de Porsenna et la Ligue latine, entre autres. Ceux qui ont conspiré en 509 av. J.-C. n’avaient pas prévu de formule institutionnelle pour remplacer la monarchie.

La grande majorité des historiens s’accordent à dire que le Consulat n’est pas apparu immédiatement après l’expulsion de Tarquin.

La thèse la plus rependue suppose que durant la transition de la Monarchie au Consulat, il existait une phase intermédiaire pendant laquelle on désignait un praetor maximus pour un an. Même si ce système commençait à ressembler au système binaire des consuls, ces derniers continuaient à se désigner comme des préteurs jusqu’en 449 av. J.-C., avec la loi Valeria Horaria.

Il semble que les magistratures suprêmes n’aient pas été monopolisées par les patres – personnes qui contrôlaient le Sénat, l’armée et les sacerdoces depuis les débuts de l’histoire de Rome – puisque des plébéiens ont occupé le consulat jusqu’en 485 av. J.-C. Le climat de tensions et les affrontements des débuts de la République mèneront les factions les plus importantes à s’allier entre elles.

À partir de 485 av. J.-C, les patriciens ont contrôlé les magistratures civile et religieuse, en excluant les consuls plébéiens pour qu’ils n’aient aucun type de responsabilité au sein du gouvernement.

Le premier consul romain fut Lucius Junius Brutus, co-fondateur de la République romaine en 509 av. J.-C. Il est également souvent considéré comme le premier consul de Rome. 

Il  a mené l'expulsion du dernier roi de Rome, Tarquin le Superbe, et a aidé à fonder la République. Il a été élu comme l'un des deux premiers consuls de Rome en 509 av. J.-C. Il est devenu un symbole de la République romaine pour avoir chassé les rois et pour le sacrifice qu'il a fait pour la jeune république.

Le tout dernier consul de la République romaine fut Gnaeus Domitius Ahenobarbus, qui fut consul en l'an 32 av. J.-C.

Après lui, la fonction consulaire a été remplacée par des empereurs à partir de l'année 27 av. J.-C., marquant la fin de la République romaine et le début de l'Empire romain

La croissance d’un organisme est toujours une période de dangers. Rome a besoin de s’unifier à l’intérieur. A l’extérieur, les voisins craignent cette puissance nouvelle qui s’affirme, et cherchent à la détruire. Mais  les luttes fortifient Rome qui conquiert peu à peu l’Italie.

a.     Lutte des plébéiens pour l’égalité

A l’époque royale, seuls les patriciens (les descendants de 100 premières familles qui s’étaient installées à Rome) avaient des droits civils et politiques. A l’époque républicaine, la plèbe réclame ses droits, qu’elle obtient un peu à la fois.

·        En 493, la plèbe se retire hors de Rome sur le Mont sacré pour obtenir l’égalité avec les patriciens : elle obtient la création des tribuns de la plèbe.

·        En 471 sont organisés les conciles de la plèbe (concilia plebis)

·        De 451 à 449, les coutumes orales, tenues jusque-là secrètement par les patriciens, sont mises par écrit, elles sont contenues dans la la Loi des XII Tables. De cette manière est assuré l’égalité civile.

·        En 449 les conciles de la plèbe se transforment en Comices tributes, assemblées du peuple disposant de pouvoirs législatifs ; cet événement représente un début d’égalité politique ;

·        En 445, les mariages mixtes entre patriciens et plébéiens sont reconnus valides, ceci assure l’égalité sociale.

·        En 367, 336, 300, les plébéiens peuvent être élus successivement au consultât, à la préture, aux sacerdoces. Ils jouissent donc dès 300 de l’égalité politique et religieuse.  

 

b.     Conquête de l’Italie

 

-      Rome se rend maîtresse du Latium grâce à plusieurs guerres :

·        Contre les Etrusques en 507

·        Contre la Ligue latine en 496

·        Contre les Volsques de 488 à 466

·        Contre les Eques en 458

-      Une longue période de guerres contre les Samnites lui permet de conquérir l’Italie centrale : en 343, 328, 310, en 304, malgré de grandes défaites, Rome remporte la victoire finale.

Entretemps, de 340 à 338, la guerre reprend contre les Latins ; vaincus, ils deviennent citoyens romains.

-      En 281, c’est la guerre contre Tarente et le roi d’Epire, Pyrrhus ; celui-ci est vaincu à Bénévent. Tarente est prise en 272.

 

A ce moment, Rome est devenue maitresse de l’Italie centrale et méridionale. Le contact de Rome avec la culture grecque en Grande-Grèce (colonies grecques d’Italie du Sud) influencera beaucoup la civilisation romaine.

 

c.      Grandes conquêtes ( 272-118 a.C)

 

         L’Italie soumise, Rome regarde vers l’extérieur  et remarque la puissance de Carthage qui lui apparaît comme rivale dangereuse. Elle cherche donc à l’anéantir, et en même temps elle étend ses conquêtes  dans toutes les directions autour de la Méditerranée. Mais ces conquêtes elles-mêmes amènent à Rome tant de richesse que l’équilibre social finit par se rompre et que ce déséquilibre laisse prévoir des guerres civiles. 

 

o   Lutte contre Carthage

Pendant la première guerre punique (264-241), les deux cités luttent pour la possession de la Sicile. Carthage, vaincue, doit céder ses possessions siciliennes et payer un tribut. Entre la première et la seconde guerre, Rome se fait donner la Corse et la Sardaigne. En 218, c’est la seconde guerre punique : Hannibal part d’Espagne, traverse les Pyrénées et les Alpes, remporte des victoires en Italie. Rome sauve la situation en portant la guerre hors d’Italie, en Afrique. Carthage est vaincue à Zama : elle doit renoncer à l’Espagne et à sa flotte (202).

A ce moment, la puissance romaine s’étend sur TOUT LE BASSIN OCCIDENTAL DE LA MEDITERRANEE ;

o   Développement des conquêtes  (208-111)

L’appétit des conquêtes vient aux Romains ; en orient, Rome annexe la Macédoine et la Grèce en 147, interdit au roi de Syrie de s’étendre en Asie Mineure, hérite du royaume de Pergame en 129 et institue la Province d’Asie. En occident, Carthage redevenue prospère provoque la troisième guerre punique (148-146). Carthage, vaincue, doit être complètement détruite. Rome institue la Province d’Afrique. En outre, elle s’empare de Numance en Espagne (133) et conquiert la Gaule méridionale, qui devient Province Narbonnaise, pour contrôler  les communications avec l’Espagne.

o   Rupture de l’équilibre social

Le développement de l’esclavage et la concurrence des produits venus des provinces conquises provoquent la ruine des petits agriculteurs et la disparition de la classe moyenne, entrainant la formation de très grandes propriétés (latifundia) et l’enrichissement de la classe des chevaliers. C’est la source d’un déséquilibre  social qui mènera aux guerres civiles.

         Malgré les tendances aristocratiques du sénat, le gouvernement reste démocratique. Tous les citoyens peuvent avoir accès aux magistratures ; les comices tributes, qui votent la plupart des lois, prennent une importance croissante.

Deux tribuns, Tiberius et Caius Gracchus, s’efforcent de remédier au déséquilibre social par des réformes dont certaines sont favorables aux pauvres : réforme agraire, baisse du prix du blé ; d’autres sont favorables aux chevaliers : droit de fournir les juges aux tribunaux, perception des impôts en Asie. Ils sont assassinés. Tiberius en 133, Gaius en 121, par les sénateurs qui ne veulent rien céder. La noblesse paralyse les lois agraires. La mort de Graccus est suivie d’une période de gouvernement autoritaire du Sénat, jusqu’en 106.

o   Les Guerres Civiles ( 118-30 a.C) 

§  Epoque de Marius et Sylla

Les riches propriétaires qui soutiennent le Sénat ( Optimares)  sont en lutte contre le parti populaire ( populares). Marius, chevalier et officier, est élu par le parti populaire en 188 a.C. Il réforme l’armée, qui devient une armée de métier, termine la guerre contre Jugurtha en Afrique du Nord (118-106), élimine le danger des Teutons ( Aix-en-Provence, en 102) et des Cimbres ( Verceil, en 101) en Gaule.

En 90, les cités alliées se rebellent contre Rome dont elles veulent obtenir le droit de cité. Sylla, patricien ruiné, les soumet en 88 et leur obtient le droit de cité (d’après la lex plautia papiria). Il entame la lutte contre Mithridate, roi du pont. Marius dispute à Sylla le pouvoir et le commandement de la guerre contre Mithridate, mais meurt en 86. Son parti gouverne jusqu’en 83.

A son retour d’Orient, Sylla proscrit et massacre les partisans de Marius/ Il se fait nommer dictateur, mais en 79 le Sénat l’oblige à abdiquer. Il meurt l’année suivante. 

§  Epoque de Pompée et César (73-44 a.C)

La lutte entre Marius et Sylla terminée, le sénat, au lieu de pouvoir rétablir le régime républicain, est obligé de mener plusieurs guerres, donc de dépendre de généraux ambitieux. Ces guerres sont les suivantes :

·        74-63 : Lucullus, puis pompée, mènent la seconde guerre contre Mithridate.

·        73-71 : Pompée et Crassus luttent contre les esclaves révoltés, entrainés par Spartacus.

·        72 : guerre pour mater la révolte de l’Espagne : Pompée

·        67 : guerre contre les pirates en Méditerranée : Pompée

·        63 : Pompée met fin à la guerre contre Mithridate. Catilina, vaincu par Cicéron aux élections consulaires, tente un coup d’Etat ; Cicéron le démaque.

 

Ces deux généraux couverts de gloire aspirent à un pouvoir personnel.

A la fin de 62, Pompée, Crassus et César s’entendent secrètement pour un partage d’influence : c’est le premier triumvirat , non officiel.

En 59, César est consul. Il fait voter des lois agraires, mesures favorables aux gens du peuple.

En 58, les Comices tributes lui donnent le proconsulat en Gaule Cisalpine et en Illyrie pour 5 ans ; le Sénat lui accorde la même fonction en Gaule Narbonnaise pour 5 ans également. C’est cette année-là qu’il commence la conquête de la Gaule.

En 55, Pompée et Crassus sont consuls. Crassus meurt en 53.

En 52, Pompée est consul unique, gardien de l’ordre public ; il est décidé à empêcher César de redevenir consul.

En 49, César qui n’a pas pu faire prolonger son mandat de proconsul, rentre à Rome illégalement avec son armée, en chasse Pompée, le bat en Grèce en 48, et défait également ses partisans en 45. Il prend peu à peu tus les pouvoirs, en s’appuyant sur le peuple.

 

Etapes de son ascension :

o   48 : Consul

o   47 : dictateur pour 1 an et consul pour 5 ans

o   46 : dictateur et consul pour 10 ans, préfet des mœurs pour 3 ans

o   44 : Dictateur à vie

Il s’efforce de donner au peuple pain et travail ; il protège les provinciaux, dont il fait entrer les représentants au Sénat.

Mais le parti de Pompée reprend vie (Brutus et Crassus) et fait assassiner César le jour des ides de Mars 44.

Cette fois encore, le retour au fonctionnement normal du régime républicain est impossible parce que le parti de César veut continuer dans la ligne du grand dictateur.

§  Epoque d’Octave et Antoine

Tout d’abord, Cicéron cherche à diviser les Césariens en persuadant les républicains de soutenir Octave, petit-neveu et fils adoptif de César, contre Antoine, ami du dictateur. Octave lève une armée privée, Antoine est battu en 43.

Octave alors réclame le consulat, qui lui est refusé. Il marche sur Rome, se fait élire et obtient des pouvoirs extraordinaires qui en font le maître de Rome.

Antoine s’entend avec Lépide pour lutter contre Octave. Mais comme Octave a d’autres ennemis, Brutus et Crassus, héritiers de Pompé ; il préfère se réconcilier avec Antoine et Lépide. En 43, Ils se font nommer triumvirs pour 5 ans. C’est le second triumvirat, fonction officielle cette fois. Brutus et Crassus sont vaincus à Philippes en 42. En 43, Cicéron avait été une des victimes de la réconciliation.

Les triumvirs se partagent les attributions du pouvoir : Antoine gouverne l’Orient, Octave l’occident, Lépide l’Afrique, selon un accord conclu à Brindes.

Les 5 années écoulées, le triumvirat est renouvelé ; mais en 36, Lépide est déposé pour avoir comploté contre Octave. Antoine, qui réorganise l’Orient, travaille en réalité au profit de la reine d’Egypte, Cléopâtre. Il répudie sa femme Octavie, sœur d’Octave. Octave déclare la guerre à Cléopâtre. La bataille d’Actium, en 31, voit la victoire d’Octave, la mort d’Antoine et de Cléopâtre. L’Egypte est annexée.

Octave, avant de livrer cette guerre, s’était fait prêter serment de fidélité par l’Italie et les Provinces. Le 16 Janvier 27, le Sénat lui accorde le titre d’Augustus qui devient son nouveau nom.

3.   L’Empire ( 30 a.C-192 p.C)

Trois dynasties se succèdent pendant cette période :

-      La dynastie julio-claudienne

-      La dynastie des Flaviens qui succède à une année d’anarchie après la mort de Néron,

-      La dynastie des Antonins.

Malgré certains empereurs gravement tarés des crimes politiques, l’empire s’agrandit encore et se consolide.

I.                  La dynastie julio-claudienne ( 27 a.C – 96 p.C)

Auguste, d’abord appelé Octave puis Octavien, est le premier empereur romain, du 16 janvier 27 av. J.-C. au 19 août 14 ap J.-C. Avec le règne d’Auguste débute pour l’Empire une période de stabilité connue sous le nom de Pax Romana. Rome ne sera plus mise en péril par de grandes guerres d’invasion. Au contraire, elle annexera l’Égypte, la Dalmatie, la Pannonie, le Norique, la Rhétie, des régions immenses en Afrique, en Germanie et en Hispanie.

Les Julio-Claudiens furent la première dynastie à régner sur l'Empire romain. Après la mort de Jules César, dictateur à vie, en 44 avant J.-C., son fils adoptif Octave - qui serait plus tard connu sous le nom d'Auguste (r. de 27 avant J.-C. à 14 de notre ère) - mena une guerre civile contre les ennemis de son père pour finalement l'emporter et devenir le premier empereur romain. Son fils adoptif Tibère (r. de 14 à 37 de notre ère), son arrière-petit-fils Caligula (r. de 37 à 41 de notre ère), son arrière-neveu Claude (r. de 41 à 54 de notre ère) et enfin son arrière-arrière-petit-fils Néron (r. de 54 à 68 de notre ère) lui succèderaient.

Les Romains étaient obsédés par le concept de lignée familiale : la famille était la chose la plus importante dans la vie d'une personne. Ceci était particulièrement visible chez les Julio-Claudiens. Alors que les Claudiens étaient considérés comme l'une des plus anciennes familles romaines, les Juliens pouvaient faire remonter leur famille d'Auguste à Jules César et jusqu'au mythique Énée, l'ancêtre de Rémus et Romulus, et à sa mère, la déesse de l'amour Vénus. Les deux familles se rejoignirent d'abord lorsqu'Auguste épousa sa troisième femme Livia Drusilla, mais surtout lorsque Germanicus (un Claudien) épousa Agrippine l'Aînée (une Julienne).

 

A.   AUGUSTE

Auguste comprit que pour reconstruire la ville de Rome, il devait rétablir la foi et les valeurs de la république romaine.

En devenant le premier citoyen de Rome, Auguste initia des lois et des réformes pour une ville en plein bouleversement. Le Sénat romain lui accorda des pouvoirs presque illimités. Parmi ceux-ci figuraient les pouvoirs tribunitiens : la capacité de convoquer le Sénat, de proposer des lois dans les assemblées et d'opposer son veto à toute loi adoptée par ces mêmes assemblées. Auguste devint la loi. Souvent considéré comme un microgestionnaire, nombre de ses réformes permirent de rendre la bureaucratie plus efficace. Il voyait une ville rongée par la décadence morale et pensait que la restauration de l'ancienne religion romaine et une confiance renouvelée dans les dieux traditionnels aideraient à restaurer la confiance du peuple. Auguste comprit que pour reconstruire la ville de Rome, il devait rétablir à la fois la foi et les valeurs de la République romaine.

                      Forum d'Auguste

Il fit revenir un grand nombre d'anciennes fêtes populaires et augmenta le nombre de jeux publics, rétablissant même les Jeux séculaires. Il fit construire des théâtres, des aqueducs et 82 temples, dont le temple de Mars Ultor et le temple d'Apollon. Il encouragea également l'amour de l'écriture et la littérature romaine s'épanouit ; c'était l'époque de Tite-Live, d'Horace, d'Ovide et de Virgile. Surtout, il établit la Pax Romana ou paix romaine, une période de stabilité relative dans l'empire.

Auguste cherche à restaurer la religion et la famille, à réformer la société et l’armée, mais les résultats de ces efforts sont médiocres. Sa politique extérieure est défensive, il vise à donner à l’empire de bonnes frontières. Son essai d’extension jusqu’à l’Elbe est anéanti par les Germains (massacre des légions de Varus)

Ses successeurs sont :

B.   Tibère (14-37) :

Son héritier fut Tibère, le peu disposé fils de sa troisième épouse Livie. La plupart des historiens s'accordent à dire que Tibère n'avait jamais souhaité être empereur. Il fut contraint de divorcer de sa femme bien-aimée et enceinte, Vipsania, et d'épouser la fille d'Auguste, Julia. Cette décision lui assura une place d'héritier. Il avait été un excellent général mais évitait une grande partie du cérémonial qui allait de pair avec le rôle d'empereur, s'appuyant ainsi sur l'autorité du Sénat.

Il entreprit mais ne termina pas de nombreux projets de travaux publics, qui seraient achevés par Caligula. Au cours des dernières années de son règne, Tibère devint plus paranoïaque et infligea un nombre toujours plus grand de procès pour trahison. Les rigueurs de la gestion d'un empire et le harcèlement constant d'une mère qui ne cessait de tout contrôler furent trop lourds pour lui. Il s'installa donc sur l'île de Capri en 26 de notre ère, laissant la routine quotidienne de la gestion de l'empire à son conseiller et préfet de la garde prétorienneSéjan. Séjan finit par outrepasser son rôle (se croyant le véritable empereur) et Tibère le fit exécuter. Au fil du temps, Tibère devint plus solitaire et resta à Capri où il mourut en 37 de notre ère.

À sa mort, le trône revint à son neveu Caligula. Beaucoup à Rome étaient heureux de voir le jeune Caligula monter sur le trône et ainsi remplacer le très impopulaire Tibère.

 

C.   Caligula (37-41) :

Caligula "Petites bottes" ou Gaius est une énigme. Bien que de nombreux historiens modernes reconnaissent le bien qu'il a fait, la plupart des historiens de l'Antiquité critiquent son passage au pouvoir. Si la première année de son règne fut prometteur, avec l'achèvement de nombreux projets de construction commencés sous son oncle et l'augmentation du nombre de jeux et de festivals, il devint aussi paranoïaque que Tibère et fut à l'origine d'un certain nombre de purges et de procès pour trahison. Cette peur s'étendit à sa propre famille lors qu'il exila sa propre sœur Agrippine la Jeune. Ceux qui critiquent Caligula citent son style de vie dégradé, sa tentative de nommer son cheval préféré Incitatus consul, et son effort raté d'invasion de la Grande-Bretagne. Cependant, à son crédit, il accorda des primes attendues depuis longtemps à la garde prétorienne, construisit un phare à Boulogne, commença à travailler sur de nouveaux aqueducs et construisit même un nouvel amphithéâtre à Pompéi. Enfin, après seulement quatre ans en tant qu'empereur, en janvier 41 de notre ère, Caligula fut assassiné par des membres de la garde prétorienne. Sa femme, Césonie, et sa fille furent également assassinées et, comble du comble, l'homme qu'il avait ridiculisé pendant des années, Claude, fut nommé son successeur.

D.  Claude (41-54) :

Claude, considéré par beaucoup comme un imbécile (y compris par sa propre famille), fut en fait le meilleur des successeurs d'Auguste. Tout d'abord, il se vengea des assassins de Caligula. Et avec peu voire aucune expérience politique ou militaire, il réussit à envahir la Grande-Bretagne et à annexer la Thrace, la Lycie, la Maurétanie et le Norique. Ce faisant, il ramena une paix relative à Rome en rétablissant l'état de droit. Il construisit un nouveau port à Ostie, établit une fonction publique impériale et mit en place une réforme agraire.

                 Devantures de magasins romains 

Cependant, il pouvait être aussi impitoyable que ceux qui avaient régné avant lui. Comme ses prédécesseurs, il était paranoïaque, prompt à la colère, et n'hésitait pas à mettre à mort les ennemis présumés. Claude fit exécuter ou suicider au moins 35 sénateurs et plus de 400 autres personnes. Il fit même expulser tous les Juifs de la ville. Il n'eut pas non plus de chance en matière de mariage. Alors que son mariage avec l'infidèle Messaline lui donna un fils, Britannicus, son mariage avec Agrippine, la sœur de Caligula - possible suspecte dans sa mort - lui donna un héritier, Néron.

E.   Néron (54-68) :

Si beaucoup se souviennent de lui celui qui jouait du violon pendant que Rome brûlait, il était, à sa décharge, hors de la ville à ce moment-là. À son retour, il aida de nombreuses personnes à échapper à l'incendie en leur fournissant logement et nourriture. Bien qu'il ait reconstruit une ville plus sûre, il en profita également pour se faire construire un Palais doré. La première partie du règne de Néron était considérée par beaucoup comme bonne - beaucoup de Romains le croyaient généreux et bon. Pour avoir le temps de s'adonner à d'autres intérêts, il rétablit une grande partie du pouvoir du Sénat. Il y eut des jeux extravagants, des pièces de théâtre, des concerts, des courses de chars, des tournois de gladiateurs, et les impôts furent réduits.

Après Néron, Rome connut un an d’anarchie : Galba, Othon, Vitellius se succéderont, proclamés empereur chacun par ses légions.

II.               La dynastie des Flaviens (69-96) : Restauration et Transition

La dynastie flavienne, fondée par Vespasien (69-79 apr. J.-C.), marqua une période de stabilisation après le chaos de l'Année des Quatre Empereurs. Pendant 27 ans, Vespasien et ses fils Titus (79-81 apr. J.-C.) et Domitien (81-96 apr. J.-C.) gouvernèrent l’Empire romain, offrant une alternance de réformes, de réalisations spectaculaires et de gouvernance controversée.

A.  Vespasien : L'Architecte de la Stabilité

Titus Flavius Vespasianus, connu sous le nom de Vespasien, régna sur l'Empire romain de 69 à 79 apr. J.-C. Issu d’une origine modeste, il devint un général respecté et un empereur pragmatique. Son règne marque une période de reconstruction et de réforme après les tumultes de l'Année des Quatre Empereurs. Vespasien est souvent considéré comme l’homme qui a restauré la stabilité de Rome tout en posant les bases d’une nouvelle dynastie, celle des Flaviens.

Origines et Ascension

Une Origine Modeste mais Ambitieuse

Né en 9 apr. J.-C. à Reate, dans la campagne sabine, Vespasien était issu d'une famille plébéienne. Son père, éleveur de mulets et prêteur sur gages, et sa mère, d’ascendance aristocratique, lui fournirent une éducation suffisante pour intégrer les cercles militaires et administratifs. Grâce à sa ténacité et son intelligence, Vespasien gravit rapidement les échelons.

Une Carrière Militaire Prolifique

Vespasien acquit une précieuse expérience dans plusieurs campagnes militaires :

  • En Bretagne, il participa à la conquête romaine, gagnant la réputation d’un stratège compétent.
  • En Afrique, il servit comme gouverneur, apprenant à gérer des finances publiques et à administrer des territoires.
  • En Judée, il fut choisi par Néron pour réprimer la révolte juive. Cette mission délicate démontra son habileté militaire et sa capacité à maintenir la discipline parmi ses troupes.

Le Conquérant de l’Empire

En 69 apr. J.-C., alors que Rome sombrait dans le chaos après la mort de Néron, Vespasien fut proclamé empereur par ses troupes en Égypte et en Judée. Sa stratégie fut exemplaire : au lieu de marcher directement sur Rome, il s’assura le contrôle d’Alexandrie, coupant l’approvisionnement en grains de la capitale. Cette manœuvre força Rome à se soumettre, consolidant son pouvoir.

 

 

 

 

Le Règne de Vespasien : Réformes et Stabilité

Restauration des Finances Publiques

Vespasien hérita d’un Trésor exsangue après les prodigalités des Julio-Claudiens et les dépenses militaires de l’Année des Quatre Empereurs. Il adopta des mesures strictes pour restaurer l’économie :

  • Augmentation des impôts : Il institua de nouvelles taxes, notamment sur les urinoirs publics, d’où la célèbre phrase "L'argent n'a pas d'odeur" (Pecunia non olet).
  • Réduction des dépenses : Vespasien limita les extravagances de la cour impériale et des jeux publics, mettant fin à une tradition de dépenses somptuaires.
  • Confiscation des biens des opposants : Il n’hésita pas à s’approprier les propriétés de ceux qui avaient soutenu ses rivaux.

Réformes Administratives

Vespasien réorganisa les structures administratives de l’Empire pour accroître son efficacité :

  • Il intégra une nouvelle élite italienne et provinciale au Sénat, rompant avec l’oligarchie des grandes familles romaines.
  • Il renforça l’administration des provinces, octroyant des chartes municipales aux villes d’Espagne et d’autres régions.
  • Il centralisa la gestion des finances provinciales pour réduire la corruption.

Infrastructures et Réalisations Architecturales

Vespasien investit dans des projets d’infrastructure visant à restaurer la grandeur de Rome et à améliorer la vie de ses citoyens :

  • Le Colisée : Sur le site de la Domus Aurea de Néron, il lança la construction de l’amphithéâtre flavien, symbole de la puissance romaine et de sa générosité envers le peuple.
  • Extension du pomerium : En agrandissant les limites sacrées de Rome, il répondit à la surpopulation croissante tout en affirmant la domination impériale.
  • Aqueducs et routes : Il développa les systèmes d'approvisionnement en eau et améliora les voies de communication pour renforcer le commerce et la défense.

Relations avec le Sénat et l’Armée

Un Empereur Pragmatique mais Ferme

Vespasien chercha à établir une relation fonctionnelle avec le Sénat, mais il n’hésita pas à affirmer son autorité. Il remplissait les sièges vacants du Sénat avec des hommes loyaux et compétents, souvent issus des provinces, ce qui renforça la coopération entre le centre et la périphérie de l’Empire.

La Fidélité de l’Armée

Vespasien maintint la loyauté des légions en :

  • Augmentant leurs soldes.
  • Garantissant des terres et des récompenses aux vétérans.
  • Instaurant une discipline stricte mais juste, consolidant ainsi son contrôle militaire.

Héritage et Fin de Règne

Un Héritage Durable

Vespasien laissa un empire renforcé :

  • Son règne permit une transition pacifique du pouvoir, préparant ses fils Titus et Domitien à lui succéder.
  • Il établit une administration financière et provinciale solide, qui servirait de modèle pour les empereurs suivants.
  • Ses projets architecturaux, notamment le Colisée, demeurent des symboles emblématiques de l’Empire romain.

Une Mort Paisible

Contrairement à la plupart de ses prédécesseurs, Vespasien mourut dans son lit en 79 apr. J.-C. Selon Suétone, ses dernières paroles, ironiques, furent : "Pauvre de moi, voilà que je me transforme en dieu." Il laissa derrière lui un empire stabilisé et un modèle de gouvernance pragmatique.

 

Amphithéâtre de Flavien

B.   Titus : Le Prince Bienveillant

Titus Flavius Vespasianus, fils aîné de Vespasien, régna sur l'Empire romain de 79 à 81 apr. J.-C. Bien que son règne ait été court, il fut marqué par des moments de grande adversité et de profonde générosité. Titus incarne la figure d’un empereur qui, après une jeunesse tumultueuse, devint un modèle de vertu impériale.

Origines et Formation

Un Héritier Préparé

Né en 39 apr. J.-C., Titus fut élevé dans un environnement propice à la grandeur :

  • Son père, Vespasien, militaire expérimenté et homme d’État, l’impliqua tôt dans les affaires impériales.
  • Il reçut une éducation soignée, excédant celle généralement offerte aux membres de la plèbe. Il maîtrisait le grec et le latin, et développa un goût pour la culture et les arts.

Une Carrière Militaire et Politique

Titus montra ses compétences sur le terrain en servant comme officier militaire en Germanie et en Bretagne. Cependant, c’est en Judée, lors de la révolte juive, qu’il fit ses preuves :

  • En tant que commandant des forces romaines, il mena le siège de Jérusalem en 70 apr. J.-C., remportant une victoire décisive. Cette campagne lui valut un triomphe spectaculaire à Rome.

Son succès militaire cimenta sa réputation et fit de lui l’héritier naturel de Vespasien.

L’Empereur Bienveillant : Un Règne Court mais Loué

Titus accéda au trône à 40 ans, après la mort de Vespasien en 79 apr. J.-C. Malgré des débuts marqués par la méfiance en raison de sa jeunesse extravagante, il surprit ses contemporains par son sens du devoir et sa bienveillance.

Des Politiques de Réconciliation

Titus se montra un administrateur capable, cherchant à apaiser les tensions internes :

  • Réduction des persécutions politiques : Contrairement à Domitien, il fit preuve de clémence envers ses opposants et évita les purges.
  • Générosité : Titus était connu pour sa phrase célèbre, "Amici, diem perdidi" ("Amis, j’ai perdu une journée"), soulignant son désir de ne jamais manquer une occasion de faire le bien.

La Réponse aux Catastrophes

Le règne de Titus fut marqué par deux calamités majeures :

1.     L’éruption du Vésuve (79 apr. J.-C.)

o    L’éruption détruisit les villes de Pompéi, Herculanum et Stabies.

o    Titus visita les zones sinistrées et mobilisa d'importants secours financiers pour aider les survivants. Il fut largement applaudi pour sa compassion et son action rapide.

2.     L’incendie de Rome (80 apr. J.-C.)

o    Un incendie ravagea une partie de la ville, détruisant notamment le Capitole, le Panthéon et les thermes d’Agrippa.

o    Titus supervisa personnellement les efforts de reconstruction et distribua des aides aux victimes.

L’Héritage Architectural

Titus poursuivit les projets de son père et laissa sa propre marque architecturale :

  • L’amphithéâtre flavien (Colisée) : Bien que commencé par Vespasien, il fut achevé et inauguré sous Titus avec des jeux somptueux durant 100 jours, comprenant des combats de gladiateurs et des spectacles aquatiques.
  • L’Arc de Titus : Érigé après sa mort, cet arc dans le Forum célèbre ses victoires en Judée.

Vie Privée et Relations

Une Jeunesse Extravagante

Titus était réputé pour avoir mené une vie de plaisirs durant sa jeunesse :

  • Sa liaison avec Bérénice, une reine juive, suscita des critiques. Bien qu’il mit fin à cette relation pour des raisons politiques, elle fit naître des soupçons sur son attachement aux intérêts romains.

Un Empereur Aimé

Malgré son passé tumultueux, Titus gagna rapidement le respect et l’amour du peuple grâce à son sens de la justice et à sa générosité. Son court règne fut perçu comme un âge d’or, et il fut souvent comparé à des figures bienveillantes comme Nerva ou Marc Aurèle.

La Fin Prématurée

Titus mourut en 81 apr. J.-C., après seulement deux ans et trois mois de règne. Les causes de sa mort restent floues :

  • Selon Suétone, il succomba à une fièvre, probablement due à la malaria ou à un empoisonnement.
  • Certains historiens antiques ont suggéré que son frère Domitien, impatient de régner, pourrait avoir orchestré sa disparition.

L’Héritage de Titus

Un Modèle d’Empereur

Titus est souvent considéré comme l’un des empereurs les plus admirés de Rome :

  • Il alliait les qualités militaires d’un conquérant aux vertus d’un administrateur compatissant.
  • Sa générosité et son engagement dans les crises firent de lui une figure emblématique de la bienveillance impériale.

Un Empereur Transitoire

Bien que son règne ait été court, Titus laissa un empire stable, prêt à être gouverné par son frère Domitien, même si ce dernier allait ternir la réputation de la dynastie flavienne par ses excès.

Titus, malgré son court règne, symbolise la transition d’un empire marqué par les guerres civiles et les excès des Julio-Claudiens à une ère de reconstruction et de générosité. En l’espace de deux ans, il parvint à laisser une empreinte durable, incarnée par le Colisée, son triomphe en Judée, et son sens de la justice. Il reste dans l’histoire comme un exemple rare d’empereur aimé à la fois par le peuple et par le Sénat.


Le Palatin à l'époque de l'Empire, en haut le Colisée et à droite l'Aqueduc de Claude (Maquette de la Ville de Rome)

C.   Domitien : L’Empereur Tyrannique

Titus Flavius Domitianus, connu sous le nom de Domitien, régna sur l'Empire romain de 81 à 96 apr. J.-C. Frère cadet de Titus et dernier membre de la dynastie flavienne, il est souvent décrit comme un empereur tyrannique et paranoïaque. Cependant, son règne, bien que marqué par des excès, fut également une période de renforcement des frontières et de réforme administrative.

Origines et Accession au Pouvoir

Un Héritier Mal Préparé

Domitien naquit en 51 apr. J.-C. et fut souvent éclipsé par son frère aîné Titus, qui jouissait du soutien de leur père Vespasien. Contrairement à Titus, Domitien ne reçut pas de formation militaire significative ni d’importantes responsabilités administratives. Cette mise à l’écart renforça son sentiment d’infériorité, qui allait marquer son règne.

Une Accession Imprévue

En 81 apr. J.-C., à la mort soudaine de Titus, Domitien devint empereur avec le soutien de la Garde prétorienne. Bien que certains aient suspecté son implication dans la mort de son frère, aucune preuve ne le confirme. Son règne débuta sous de bons auspices, et il se montra initialement ambitieux et réformateur.

Les Réformes et Réalisations

Administration et Économie

Domitien réorganisa les finances publiques et l'administration :

  • Fiscalité stricte : Il augmenta les impôts pour financer ses projets militaires et architecturaux.
  • Dévaluation contrôlée : Bien qu'il réduisit la teneur en argent de la monnaie, cette mesure stabilisa l'économie à court terme.
  • Centralisation : Domitien renforça l’autorité impériale, marginalisant le rôle du Sénat dans la prise de décision.

Projets Architecturaux

Son règne fut marqué par d’ambitieux travaux de construction :

  • Le Palais du Palatin : Il fit édifier une somptueuse résidence impériale, symbole de son pouvoir.
  • Restauration urbaine : Il répara le Capitole, reconstruit après l'incendie sous Titus, et acheva des projets initiés par ses prédécesseurs.
  • Temples : Il consacra plusieurs temples à Jupiter, Minerve, et d’autres dieux romains, renforçant l’image divine de son règne.

Politique militaire

Domitien passa une grande partie de son règne à sécuriser les frontières de l’Empire :

  • En Germanie : Il mena des campagnes militaires pour contrer les incursions des tribus germaniques, établissant des fortifications sur le Rhin et le Danube.
  • En Dacie : Bien que ses forces subirent des revers face aux Daces, ces conflits préfigurèrent les conquêtes ultérieures de Trajan.
  • Renforcement des frontières : Il construisit des routes et des forts le long des frontières septentrionales, consolidant la défense de l’Empire.

Le Déclin et la Tyrannie

Une Paranoïa Croissante

Domitien devint de plus en plus méfiant envers ses proches et les sénateurs, renforçant son isolement :

  • Persécutions : Il intensifia les purges politiques, exécutant de nombreux sénateurs et chevaliers romains qu’il soupçonnait de conspiration.
  • Autoritarisme : Il s’autoproclama Dominus et Deus ("Maître et Dieu"), exigeant une vénération quasi divine.

Les Persécutions des Chrétiens et des Juifs

Domitien persécuta les chrétiens et les juifs, qu'il considérait comme des menaces à l'ordre public. Cette politique contribua à son impopularité, bien que les persécutions fussent limitées par rapport à celles de Néron.

Conflits avec le Sénat

Domitien entretenait une relation conflictuelle avec le Sénat, qu’il considérait comme un corps archaïque et déloyal. Il réduisit considérablement son influence, gouvernant de manière autocratique.

L’Assassinat et la Fin de la Dynastie Flavienne

Le Complot de 96 apr. J.-C.

Domitien fut assassiné le 18 septembre 96 apr. J.-C., dans un complot impliquant des membres de sa cour et probablement sa propre épouse, Domitia Longina. Son règne avait créé une telle atmosphère de peur que même ses proches conspirèrent contre lui.

Conséquences

Avec la mort de Domitien, la dynastie flavienne s’éteignit. Le Sénat nomma immédiatement Marcus Cocceius Nerva, un sénateur âgé, comme successeur, marquant la transition vers la dynastie des Antonins.

Héritage

Un Règne Contesté

Domitien est souvent jugé sévèrement par les historiens antiques, notamment Tacite et Suétone, qui le dépeignent comme un tyran paranoïaque. Cependant, des études modernes soulignent ses contributions significatives :

  • Stabilité des frontières : Ses campagnes militaires renforcèrent la sécurité de l’Empire.
  • Réformes économiques : Il laissa une administration et des finances publiques en bon ordre.
  • Projets architecturaux : Son règne enrichit considérablement le patrimoine urbain de Rome.

Une Figure Ambivalente

Bien que Domitien fut un administrateur efficace et un bâtisseur remarquable, son penchant pour l'autoritarisme et la répression marqua son règne d'une réputation de despotisme.

Domitien, dernier des Flaviens, incarne une figure complexe dans l’histoire de Rome. Sa capacité à gouverner et à réformer fut éclipsée par son isolement, sa paranoïa et son mépris pour le Sénat. Si son règne reste controversé, il marqua une période de transition pour l’Empire, préparant le terrain pour la prospérité de la dynastie antonine.

 

 

Héritage des Flaviens

1.     Stabilité retrouvée : Vespasien restaura l'ordre après une période de guerre civile.

2.     Réalisations architecturales : Le Colisée et d’autres infrastructures symbolisent encore aujourd’hui l’impact durable des Flaviens.

3.     Consolidation provinciale : Les réformes administratives intégrèrent davantage les provinces à l’Empire.

4.     Un contraste familial : Titus incarna la vertu impériale, tandis que Domitien devint un exemple de tyrannie.

Conclusion

La dynastie flavienne représente un tournant dans l’histoire romaine, marquée par une alternance de pragmatisme, de compassion et d’autoritarisme. Vespasien resta l’architecte de cette période, offrant un modèle de leadership équilibré qui permit à Rome de traverser une transition difficile après les excès des Julio-Claudiens.

 

III.           Le siècle des Antonins (96-192)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


          Trajan                                                      Hadrien

 

Qui sont les Antonins ?

Trajan, Hadrien, Antonin le Pieux, Marc Aurèle, Lucius Verus et Commode furent tour à tour empereur de cette dynastie, de 98 à 192. Ces hommes puissants élevés au rang de « premier des citoyens », concentrèrent tous les pouvoirs.

A.  Trajan

Empereur de 98 à 117, il est surtout connu pour ses conquêtes militaires (en Dacie – actuelle Roumanie – et en Orient). On lui doit aussi la construction de plusieurs monuments importants : un nouveau port à Ostie (Italie), la colonne qui porte son nom, un marché, des thermes et un forum à Rome…

 

B.    Hadrien

Empereur de 117 à 138, il gouverne en voyageant pour rester au contact de son peuple et intervenir dans tous les domaines. Contrairement à Trajan, il n’est pas un conquérant et renonce même à certains territoires. Par contre, il cherche à assurer la stabilité des frontières. Passionné par la culture grecque, il s’inspire de lieux et de monuments célèbres pour la construction de sa villa principale à Tivoli (Italie).

 

C.   Antonin le Pieux

Empereur de 138 à 161, il maintient la paix et l’Empire continue à s’enrichir. Sa réputation d’homme respectueux des dieux comme de ses ancêtres lui vaut le surnom de « Pieux ». En raison de ses qualités, on a donné son nom à cette dynastie d’empereurs.

D.  Marc Aurèle

Empereur de 161 à 180, son règne est mouvementé : guerres aux frontières (notamment en Orient, contre les Parthes), épidémie de peste et révoltes dans certaines régions de l’Empire. Dans les dernières années de sa vie il écrit ses Pensées pour moi-même, célèbres réflexions qui s’inspirent de certains philosophes grecs et mettent en valeur le devoir, la morale et des principes de vie exigeants.

 

E.    Lucius Verus

Co-empereur avec Marc Aurèle de 161 à 169, il est plus particulièrement chargé des relations avec l’armée et lutte contre les Parthes, en Syrie, avant d’intervenir sur les bords du Danube où plusieurs peuples cherchent à pénétrer dans l’Empire.

F.     Commode

Empereur de 161 à 192, il se désintéresse du gouvernement ce qui provoque de nombreux complots et tentatives d’assassinat. Il multiplie les bizarreries : il se fait appeler Hercule et s’habille comme lui dans les cérémonies publiques, il participe à des combats de gladiateurs. Après le terrible incendie qui endommage fortement Rome, il décide certaines reconstructions et se présente comme le nouveau fondateur de la ville.

 

La caractéristique dynastique principale de la lignée des Antonins est un accès au pouvoir déterminé par l’adoption. 

Ce principe permet de ne pas attribuer par défaut la succession à un descendant direct, mais de choisir véritablement le prince héritier de l’Empire. L’héritier sera choisi sur les qualités observées et évaluées dans la première jeunesse et en mettant en place des alliances stratégiques.

Ce principe fut instauré par Trajan, qui vit en Hadrien tous les signes du meilleur successeur possible. C’est bien l’empereur régnant, de son vivant, qui effectue le choix de son successeur, mais avec la conscience que la lignée doit perpétuer des valeurs et léguer un pouvoir. Ce principe correspond aussi à une réalité : ni Nerva, ni Trajan, ni Hadrien ni Antonin le Pieux n’eurent de fils naturel.

Ainsi, Antonin le Pieux accéda au pouvoir par son adoption par Hadrien et à la condition qu’il adopte en retour Marc Aurèle.

 

 

 

 

4. Le Bas-Empire (192-376)

Le régime ; qui a vu accéder peu à peu au pouvoir suprême des affranchis et des hommes d’origine barbare, connaît de longs moments d’anarchie : des empereurs tentent un partage du pouvoir pour éviter l’éclatement, mais alors que l’Empire d’Orient résiste, l’Empire d’Occident finit par tomber, victime de sa décadence et des coups répétés des Barbares.

a)     Crise du troisième siècle (192-284)

 

-      La dynastie des Sévères (192-235)

 

Elle se caractérise d’abord par l’absolutisme militaire ( 192-235). Les empereurs successifs sont Septime-Sévère, Caracalla, Elagabla et Alexandre-Sévère .

En 212 Caracalla promulgua un édit accordant le droit de cité à tout homme libre habitant l’empire. Elle dégénéra ensuite en anarchie militaire ( 235-268). C’est l’époque des premières invensions germaniques dans l’empire, de la guerre des Parthes. Le christianisme progresse ; Dèce le persécute.

 

-      La dynastie des Illyriens

Aurélien (270-275) redresse la situation et ramène la paix

Dioclétien (284-305) donne à l’empire les caractéristiques d’une monarchie orientale absolue. Il associe 4 personnes à la direction de l’empire, mais cette tétrarchie échoue ; elle se constituait de Dioclétien, Maximin, Galère et Constance Chlore. Dioclétien persécute systématique les chrétiens

 

b)    Dislocation de l’Empire (305-476)

-      Constantin  (305-361) prend le pouvoir à la suite d’une guerre civile ; il centralise très fort le pouvoir. Il bâtit Constantinople, qui devient la capitale de l’empire en 330. En 313, il promulgue l’édit de Milan qui accorde  la liberté de culte aux chrétiens. A l’extérieur, il poursuit la lutte contre les Barbares.

-      Julien l’Apostat (361-383) essaya, mais en vain, de rénover le paganisme et fit entrer des Barbares dans l’armée après avoir lutté contre eux.

-      Théodose (386-395) est le dernier à régner sur tout l’empire, il le partage entre ses fils, Arcadius et Honorius en 395. Il fait du christianisme  la religion d’Etat.

Au 5e siècle, de plus en plus, les Barbares pénètrent dans l’Empire. En 476, Odoacre, chef barbare, détrône le dernier empereur, Romulus Augustule et met ainsi fin à l’Empire Romain d’Occident.


 

CHAPITRE II : LE CITOYEN

A.  Evolution des cadres de la société romaine

 

1.     A l’époque royale, une partie seulement de la population romaine possède la qualité de citoyen. Ce sont les patriciens, descendants de 100 premières familles installées à Rome. Les membres de chaque famille forment une « gens », portent le même « nomen gentilicum », célèbrent le même culte ; ils sont les propriétaires du sol, élèvent de grands troupeaux.

 

Le reste de la population, sans droits, est composé des plébéiens, des clients, des affranchis et des esclaves.

-      Les plébéiens sont des Latins refugiés qui cultivent la terre ;

-      Les clients sont généralement des étrangers, oisifs, juridiquement liés à des patriciens qui les protègent et les représentent en justice.

-      Les affranchis sont des esclaves libérés qui restent dépendants de leur ancien maître.   

-      Les esclaves, qui ont perdu leur liberté par suite de guerre, de châtiment judiciaire, ou qui sont nés de parents esclaves, sont considérés comme des objets.

 

2.     La République : Du 5e au 3e siècle, les plébéiens acquièrent peu à peu l’égalité sociale, civile, politique et religieuse. On distingue désormais les citoyens : tout homme libre né d’un père citoyen, patricien ou plébéien ; et le non-citoyens, à savoir les esclaves. Notons que les affranchis sont des citoyens sans droits : leurs enfants, nés libres d’un père citoyen, deviennent automatiquement citoyens à part entière.

Dès que la plèbe obtient l’égalité avec le patriciat, les riches plébéiens s’entendent avec les patriciens, et la société se divise alors selon la richesse, les riches profitant en réalité seuls des droits appartenant à tous les citoyens.

Les grandes conquêtes de 3e et 2e siècle accentuent encore cette distinction :

-      La classe moyenne des petits agriculteurs et des artisans disparaît pratiquement, ruinée au profit des riches propriétaires ou des grands financiers, à cause de la concurrence des produits et de la main-d’œuvre esclave venus des pays conquis. Cette classe appauvrie forme désormais la clientèle. Il est important  de retenir que les clients ne sont plus comme à l’époque royale, des étrangers ayant besoin d’un répondant juridique, mais des citoyens romains qui se mettent sous la protection d’un riche, qui leur procure le nécessaire pour se nourrir et se vêtir.

 

-      La classe des chevaliers, née de la classe des plus riches, tenus de faire leur service militaire dans la cavalerie, s’occupe du grand commerce et des finances ; peu d’entre eux s’occupent de politique, ceux  qui le font s’appellent « homines novi » comme Cicéron par exemple.

-      La noblesse sénatoriale est composée des familles de ceux dont un ancêtre a exercé une magistrature curule (édilité, préture, consulat) et ont été membres du Sénat. Cette classe désire conserver le monopole des magistratures, c’est pourquoi il est difficile aux chevaliers de participer à la vie politique.

 

3.     Sous l’Empire : les citoyens se répartissent, selon la richesse toujours, en honestiores ( riches) et humiliores ( pauvres)

Pour mettre fin aux rivalités entre sénateurs et chevaliers, Auguste instaure un système d’ordres :

 

-      L’ordo senatorius est composé des citoyens possédant 1 million de sesterces : ce sont ceux qui exercent les anciennes magistratures et font partie du Sénat.

-      L’ordo equester regroupe les citoyens possédant plus de 400.000 sesterces. Ils constituent la noblesse officielle et occupent les charges nouvelles instituées par Auguste.

Ces deux ordres forment la classe des honestiores.

La clientèle a encore évolué : tout le monde, même les riches, se met sous la protection d’un plus puissant que lui : chacun est donc le client de quelqu’un, sauf l’empereur.

4.     Bas-Empire : une nouvelle catégorie s’ajoute aux classes existantes : les colons, hommes libres mais attachés à une terre. Quant aux affranchis, qui restent une classe à part, ils sont désormais souvent très riches et occupent des postes importants dans l’administration de l’Empire.

 

B.   Le droit de cité

 

1)     Le droit de cité ( civitas) est le droit de celui qui fait partie de la « civitas romana ». Il comporte des droits ( iura) et des devoirs ( munera)

Les droits politiques règlent les relations du citoyen par rapport à l’Etat ; ce sont :

Ø    Le droit de vote : ius suffragii

Ø    Le droit d’être élu : ius honorum

Ø    Le droit de participer aux sacerdoces : ius sacrorum

Ø    Le droit de faire appel au peuple dans les procès criminels : ius provoctionis

 

Les droits civils protègent l’individu et règlent ses relations avec les autres citoyens :

Ø    Le droit de propriété : ius commercii

Ø    Le droit de mariage : ius connubii

Ø    Le droit d’intenter une action judiciaire : ius legis actionis

Les charges  du citoyen sont :

Ø    L’obligation de se présenter au recensement : ius census

Ø    L’obligation de servir dans l’armée : ius militiae

Ø    L’obligation de payer le tribut : tributum

Notons cependant que la militia ne sera pratiquement plus exercée après la réforme de l’armée par Marius, et que le tributum sera supprimé après 67 a.C

 

 

2)     Il existe différents degrés de citoyenneté :

-      La citoyenneté complète : civitas optimo iure

On obtient ce droit soit par naissance, soit par naturalisation ( civitatis donatio), soit par affranchissement ( manumissio)

 

N.B on peut perdre cette citoyenneté complètement ( capitis deminutio maxima) ou en partie ( capitis deminutio media)

v On la perd complément dans le cas où on s’est soustrait au census, à la militia : c’est la perte du caractère de citoyen et de la liberté ;

v On la perd en partie (temporairement) de manière volontaire, en quittant  Rome ou de manière forcée, dans le cas d’envoi en exil.

-      La citoyenneté incomplète : civitas imminuto iure

Il existe plusieurs catégories de citoyens qui ne jouissent pas de tous les droits. Ce sont :

·  Les humiles ( les pauvres) dont le droit de vote n’est pas réel

·  Les aerarii qui n’ont pas de droit de vote ; ceux qui ont encouru l’infamie, par leur profession ou par condamnation

·  Les affranchis, qui n’ont ni le ius honorum, ni le ius sacrorum, ni le ius connubii avec des personnes libres,

·  Les citoyens des municipes dans droit de vote

3)     Evolution de l’extension du droit de cité

 

A l’origine : tout homme libre, né d’un père citoyen

Après 89 a.C, les alliés, à la suite de la guerre sociale et de la promulgation de la lex Plautia Papiria, moyennant les conditions suivantes :

1.     Etre domicilié en Italie à la date de la promulgation de la loi

2.     Avoir obtenu le droit de cité d’une ville alliée

3.     Avoir fait une déclaration devant le préteur dans les 60 jours suivant la promulgation

A partir de 48 a.C : tout homme libre habitant l’Italie

Au début de l’Empire : les cités provinciales

212 a.C : Edit de Caracalla : tout homme libre habitant l’Empire.

CHAPITRE III : ORGANES DE GOUVERNEMENT

         La constitution de la République romaine repose sur l’équilibre de 3 organes qui se contrôlent mutuellement : les comices, le sénat, les magistrats. La direction effective de l’Etat (pouvoir législatif) est aux mains du Sénat et des Comices, le pouvoir exécutif est exercé par les 2 consuls, aidés par les magistrats, tous élus pour 1 an.

1.   LE POUVOIR LEGISLATIF

A.   LES COMICES

a)     Les comices curiates

Datant de la Royauté, ils sont composés du populus, c’est-à-dire des seuls patriciens. Leur rôle est d’élire le Roi et de lui transmettre « l’imperium » ( ses pouvoirs), d’accepter les lois, de déclarer la guerre ou de conclure la paix, et de prendre part à l’exercice du pouvoir judiciaire.

Sous la République, les Comices curiates ne sont déjà plus qu’une simple survivance : ils transmettent l’imperium aux magistrats supérieurs et valident simplement les lois votées par les autres assemblées.

Sous l’Empire, on les consulte théoriquement pour élire l’Empereur, à qui ils transmettent l’imperium.

b)    Les comices centuriates

Selon la légende, cette assemblée est née de la réforme administrative de l’avant-dernier roi. Servius Tullius. Elle existe en tout cas au 5e siècle. Les comices centuriates sont formés des 5 classes ( division basée sur la richesse) divisées elles en 193 centuries.

Leur rôle est d’élire chaque année les magistrats supérieurs, de voter certaines lois, de déclarer la guerre, de juger les procès pour lesquels on fait appel. Notons que ces attributions sont reprises aux comices curiates.

c)     Les Comices tributes

Sous la République : En 471, la plèbe obtint de se réunir en conciles plébéiens ( concilia plebis) assemblés par tribus, formées selon le lieu de domicile, ils avaient pour rôle d’adopter des plébiscites ( décisions de la plèbe), d’élire les tribuns et édiles de la plèbe.

A partir de 449, ces conciles deviennent les comices tributes et ont désormais le droit d’élire chaque année les magistrats inférieurs ( questeurs, édiles), les tribuns militaires et de voter la plupart des lois. Dès ce moment, les comices tributes sont donc le véritable moyen d’expression de la volonté du peuple.

Sous l’Empire, leur évolution suit cette des Comices centuriates : les deux assemblées perdent leur pouvoir au cours du premier siècle p.C

 

 Remarques

·                    Les comices curiates se réunissent au Forum

·                    Les comices centuriates au Champ de Mars

·                    Les Comices tributes au Forum pour discuter et au Champ de Mars pour voter.

On parle aussi de « contio ». C’est une assemblée de la population convoquée pour simple information.

 

B.    LE SENAT

Le Sénat partage avec les Comices le pouvoir législatif, donc la direction effective de l’Etat. C’est à l’origine, un conseil de 100, puis de 300 vieillards (senes) choisis par le Roi. Il est le conseil du  Roi, qu’il remplace à sa mort en attendant l’élection du nouveau Roi. Il propose un candidat-roi au vote des comices ; il garde les coutumes et exerce une tutelle (auctoritas) sur les Comices.

Sous la République, recruté par les prêteurs, plus tard par les Consuls puis par les censeurs parmi les anciens magistrats. Il représente une autorité permanente, donc un grand pouvoir devant les magistrats renouvelés chaque année. Il devient en fait la plus haute autorité de la Rome républicaine ( publicum consilium populi Romani). Son rôle, à cette époque, est de surveiller la religion, gérer les finances, diriger la politique extérieure, organiser l’armée, les provinces, donner son avis au magistrat en toute matière, décider les mesures à prendre en cas de danger pour l’Etat.

Sous l’Empire, c’est l’Empereur qui choisit les sénateurs dans l’ordo senatorius. Sous le contrôle de l’Empereur, le Sénat fait les lois (pouvoir perdu par les Comices), crée les magistrats. Mais peu à peu le Consilium Principis remplacera le Sénat, qui ne sera plus que le conseil municipal de Rome.

Remarques

         Les sénateurs portent la tunique à large bande de pourpre verticale (tunique laticlave) et dans les cérémonies, la toge prétexte ( toga praetexta). Ils ne peuvent prendre ni la ferme des impôts (charge de percevoir les impôts) ni cele des travaux publics (attribution à des entreprises des travaux payés par l’Etat). A partir de la 2e guerre punique, il leur est interdit de s’occuper d’industrie et de commerce, à eux ainsi qu’à leurs fils. Jusqu’à la fin de la République, ils forment la première classe de la société ; ils sont remplacés sous l’Empire par l’ordo equester à ce rang social.

 

2.   LE POUVOIR EXECUTIF : LES MAGISTRATURES

Les magistratures n’existent pas sous la Royauté : elles ont été créées après la chute de celle-ci pour remplacer et morceler le pouvoir royal. Nous étudions donc le fonctionnement de cette institution à partir de la République.

1)     CARACTERES COMMUNS

·                    Annalité : à part les dictateurs et les censeurs, tous sont élus pour 1 an.

·                    Gratuité : les magistrats ne reçoivent pas de traitement, parfois des indemnités.

·                    Collégialité : tous les collègues d’une même magistrature ont un pouvoir égal, et le  pouvoir d’intercession vis-à-vis de leurs collègues et de leurs inférieurs, c’est-à-dire qu’ils peuvent s’opposer à leurs décisions.

·                    L’inviolabilité est le privilège des tribuns de la plèbe et des édiles de la plèbe : on ne peut pas porter la main sur eux.

En outre, l’itération n’est possible qu’après un intervalle de 10 ans, et le cumul (exercer 2 charges en même temps) est interdit.

A sa sortie de charge, un magistrat peut être envoyé diriger une province, avec le titre de propréteur ou de proconsul ; à partir de 52 a.C, il faudra un délai de 5 ans après la sortie de charge.

 

2)     POUVOIRS DES MAGISTRATS

Ces pouvoirs se regroupent sous deux appellations : potestas, imperium. Tous les magistrats possèdent la POTESTAS : c’est le pouvoir administratif. Avec la potestas, le magistrat peut, selon sa charge :

·                    Edicere : faire des ordonnances

·                    Habere contionem : convoquer le peuple

·                    Agere cum populo, cum patribus : faire voter le peuple, le Sénat

·                    Pignore capere : recevoir des gages

·                    Auspicia capere ( ius auspiciorum minorum): prendre les auspices dans Rome, c’est-à-dire dans l’espace consacré autour des murs de Rome ( promerium)

·                    Renuntiare comitis : empêcher la réunion de comices, en raison des mauvais présages.

LES MAGISTRATS SUPERIEURS ONT L’IMPERIUM en plus de la potestas, c’est-à-dire :

·                    Le ius suspiciorum maiorum : droit de prendre les auspices hors de Rome

·                    Le droit de lever et de commander des armées

·                    Le pouvoir judiciaire à Rome et hors de Rome ( domi militiaeque)

·                    Le droit de coercition (arrêter les citoyens et les forcer à comparaître).

A cela s’ajoute l’imperium militiae, c’est-à-dire le commandement militaire, propre aux préteurs, aux consuls  et aux dictateurs. Il est symbolisé par la présence de l’escorte des licteurs qui, armés de faisceaux (fasces), accompagnent le magistrat en fonction.               

 

 

3)     DETAIL DES MAGISTRATURES

a.     Cursus honorum, « carrière des honneurs », représente à suivre obligatoirement pour s’élever dans la série des magistratures.

ü    Les questeurs sont chargés des finances : ils sont gardiens du Trésor, payeurs aux armées et trésoriers des provinces.

ü    Les édiles, au nombre de 4 (2 de la plèbe, 2 curules) ont pour attribution l’administration municipale : approvisionnement de Rome (cura annonae), surveillance du marché, police de la ville, garde des archives, soin des rues, organisation des jeux publics.

ü    Les préteurs : à l’origine 1, puis 2 et 8 (sous Sylla), enfin 16 (sous César), sont les chefs de l’organisation judiciaire. Le premier, praetor urbanus, est chargé de la justice entre citoyens. A cause du nombre des étrangers, la fonction de praetor peregrinus fut créée en 241 a.C : ce préteur devait intervenir dans tous les différends où paraissait un étranger ( peregrinus). Les 14 autres présidaient des tribunaux criminels permanets ( quaestiones perpetuae)

ü    Les consuls, au nombre de 2, choisis parmi les anciens préteurs. Ils sont les premiers magistrats de la République romaine : ils convoquent et président le Sénat, les Comices curiates et centuriates, et font exécuter leurs décisions ; ils lèvent et commandent les armées ; ils donnent leur nom à l’année de leur mandat (éponymie). En cas de crise, ils reçoivent les pleins pouvoir par Sénatus-consulte ( Senatus consultum ultimum) : comme dans cette phrase que Cicéron avait prononcée à la première catilinaire : « videant consules ne quid res publica detrimenti capiat » ( les consuls veuillent à ce qu’aucun mal n’arrive à la République.

 

b.    Magistratures extraordinaires

En cas de grave danger, un dictateur est désigné par l’un des consuls, à la demande du Sénat, qui proclame l’état d’exception. Choisi parmi les anciens consuls pour une durée de 6 mois, avec pleins pouvoirs. Il est muni d’un imperium absolu. Les pouvoirs des autres magistrats sont alors suspendus, sauf ceux des tribuns de la plèbe. Le dictateur désigne lui-même un maître de la cavalerie (magister equitus) qui l’assiste. Notons qu’après 202 a.C le Sénat ne demande plus la désignation d’un dictateur, mais renforce temporairement les pouvoirs des consuls.

c.      Les censeurs

Au nombre de 2, élus tous les 5 ans parmi les anciens consuls, les censeurs demeurent en charge au maximum 18 mois, ils sont munis seulement de la potestas. Leurs principales attributions sont :

ü    Le recensement quinquennal ( census) des citoyens et la classification d’après la fortune ;

ü    Le recrutement du Sénat,

ü    La police des mœurs avec droit de flétrissure ( nota censoria)

ü    La police des mœurs avec droit de flétrissure ( nota censoria)

ü    La ferme des impôts et des travaux publics.

Avant de démissionner, ils procèdent à la cérémonie de purification quinquennale de la population ( lustrum)

d.    Les tribuns de la plèbe

Tous d’origine plébéienne, ils sont des chefs reconnus de la plèbe plutôt que des magistrats proprement dits. Leur pouvoir ( potestas) est limité à Rome et à ses environs immédiats ( 1 mile autour). Ils sont inviolables ( sacrosancti). Ils ont :

ü    Le ius intercessionis auprès de tous les magistrats, excepté le dictateur

ü    Le ius auxilii, droit d’empêcher l’arrestation d’un individu,

ü    Le ius agendi cum plebe : convoquer et présider la plèbe dans les assemblées du peuple et les Comices tributes.

ü    Le droit d’infliger des amendes et d’arrêter des citoyens.

 

 

3.   EVOLUTION DES ORGANES DE GOUVERNEMENT AVEC L’EMPIRE

         Le régime instauré par Octave repose sur deux faits :

a)     La concentration des dignités et des pouvoirs républicains entre les mains d’un seul homme, le Prince ;

b)    La création de nouveaux organes d’administrations relevant de lui seul. Il s’agit donc en réalité d’une restauration du pouvoir monarchique mais qui essaie de conserver, autant que possible l’apparence de la République.

 

1)     Les magistratures

Le nombre des magistrats augmente, mais leur pouvoir diminue. On intègre  au cursus honorum le vignitivirat (différentes magistratures subalternes). Le tribunat de la plèbe et le tribunat militaire.

2)     Les comices

Ils perdent leur pouvoir délibératif en premier lieu, le pouvoir législatif ensuite, dans le courant du 1er siècle p.C

3)     Le Sénat

Il remplace pratiquement les Comices puis perd finalement son rôle.

 

4)     Les nouveaux organes d’administration

 

Les hauts fonctionnaires

-      Préfets du Prétoire (Praefecti praetorio), chefs de la garde prétorienne, sortes de vice-empereurs. Il n’y en avait qu’un au début, l’empereur en nomma un second pour affaiblir ce pouvoir qui devenait trop grand.

-      Préfet de l’annone (Praefectus annonae) : il a la responsabilité du ravitaillement de Rome

-      Préfet de la ville (Praefectus urbi) : chefs des cohortes urbaines, il dirige la police et l’administration de Rome

-      Préfet des vigiles (Praefectus vigiliis) : il commande la milice des sapeurs-pompiers.

Le préfet de la ville est choisi dans la classe sénatoriale, les autres dans l’ordre équestre, ainsi que les préfets et procurateurs des provinces impériales. 

1)     La Chancellerie impériale

Elle se compose de bureaux ou ministères centralisant toute l’administration romaine.

-      Bureau a sportulis : correspondance avec les provinces

-      Bureau a rationibus : affaires financières, gestion du Trésor

-      Bureau a libellis : réception des requêtes et doléances

-      Bureau a cogitionibus : affaires judiciaires

Les chefs de bureau sont des affranchis, après Hadrien, ce seront des chevaliers.

Le conseil du Prince

Il groupa, à partir d’Hadrien, les chefs de bureau et les hauts fonctionnaires, sous la présidence de l’empereur ou d’un préfet du prétoire. Il prend de plus en plus d’importance, au point de réduire le Sénat au simple rôle de conseil municipal de Rome.

 

 

 

 

 

 

 

 

CHAP IV : LE DROIT ET L’EXERCICE DE LA JUSTICE

A.  Le droit

A l’époque royale, la science juridique est le privilège des pontifes, au début de la République, des hommes compétents (prudentes) se spécialisent dans cette étude, mais en tiennent secrètes les formules. Au 5e siècle, dans le cadre de la lutte des plébéiens pour obtenir l’égalité, ceux-ci exigent la publication de la loi, trop souvent favorable aux patriciens. C’est l’origine de la loi des XII Tables : ce texte, rédigé de 451 à 449 par 10 anciens consuls ( decemviri legis faciundi) établissait définitivement l’égalité civile des patriciens et des plébéiens ; les Romains en étaient très fiers. Désormais la loi devient l’œuvre du peuple tout entier, réuni en comices centuriates ou tributes.

1.     Différentes sortes de décisions ayant force des lois

Epoque républicaine

Venant du  Sénat

:

a.     Consilium senatus : approbation du Sénat vis-à-vis d’un projet de la loi , elle a la valeur d’une décision

b.     Senatus-consultum : décret du Sénat, qui a valeur d’exécution ( il doit être exécuté)

Venant d’un magistrat

:

Lex data :decret d’un magistrat non voté par le peuple

Venant du peuple

:

Lex rogata

 

 

                  NAISSANCE D’UNE LEX ROGATA

 

1.     Un magistrat propose une loi qui concerne son domaine particulier

2.     Le consul ou le préteur rédige le projet de loi,

3.     Jusqu’en 339 a.C, les comices discutent le projet en réunions préparatoires, les comices passant ensuite au vote ; la loi adoptée est validée par les comices curiates, ratifiée par le Sénat ( auctoritas) ; après 339, le consul ou le préteur qui a rédigé le projet réunit le Sénat pour obtenir son consilium préalable, les comices discutent le projet, il n’y a plus de validation par les comices curiates.

Epoque impériale

Les lois sont faites par le Sénat sous le contrôle de l’empereur.

                                                                                                            i.      Textes de lois

Le droit romain, c’est-à-dire l’assemblée des lois établies par les organes législatifs, peut donc être trouvé :

b.     A l’époque républicaine, dans

2)     La loi des XII Tables

3)     Les lois votées par les comices tributes

4)     Les sanatus consultes

5)     L’édit du préteur urbain, qui publie à son entrée en charge comment il compte exercer le droit

a.     A l’époque impériale, comme l’empereur a pris le contrôle du pouvoir législatif et travaille avec ses fonctionnaires, le droit est contenu dans :

6)     Les edicta : mesures d’ordre général

7)     Les mandata : instructions aux fonctionnaires impériaux

8)     Les decrets : jugements rendus par l’empereur

9)     Les rescripta : réponses à des consultations juridiques

 

B.   L’exercice de la Justice  

Toute violation d’un droit appelle une sanction, qui doit être décidée par des hommes compétents. L’organisation judiciaire romaine a varié au cours des siècles : la pratique du droit à Rome a longtemps conservé, avec un caractère magique, des pratiques très anciennes. Jusqu’à la fin de la République on a conservé la procédure dite « per legis actiones », tel plaignant obtenait gain de cause s’il avait conservé fidèlement le rituel magique.

a)     Procès privés « iudicia privata »

Ils ont pour but la reconnaissance d’un droit privé violé par exemple par un vol, le déplacement des bornes d’un terrain, etc. A l’origine les cas étaient tranchés de manière privée, par arbitrage. L’Etat romain prenant de l’importance, il a voulu intervenir : c’est l’origine de la procédure formulaire et des deux phases du procès privé :

10)Phase « in iure » : le représentant de l’Etat, généralement le préteur, détermine le point de droit, la loi qui en est en cause, et exprime dans une formule juridique.

11)Phase « in iudicio » : les plaignants se présentent chez le juge avec la formule du préteur, le juge rend la sentence.

Sous l’Empire, la centralisation croissante mit une partie de ces compétences entre les mains de l’Empereur et de juges qu’il désignait.

b)    Procès publics « iudicia publica » 

L’Etat poursuit les délits de droit commun : homicide, fabrication de fausse monnaie, crimes politiques. Ces délits relevaient du consul, mais assez vite il s’établit un droit d’appel aux Comices : ceux-ci donnèrent délégation à des tribunaux d’abord provisoires puis définitifs et spécialisés pour un type de crime déterminé : les quaestiones perpetuae, sorte de jurys présidés par un préteur.

         Sous l’Empire, la justice impériale se substitue à ces jurys à caractère démocratique : l’Empereur conférait cette juridiction au préfet de la Ville, à Rome, au praefectus praetorio en Italie et aux gouverneurs dans les provinces. Dans tous les cas, l’appel à l’empereur ( Caesarem appelo) demeurait possible.

N.B Alors que sous la République tous les citoyens jouissent de l’égalité pénale, à l’époque impériale le coupable est puni différemment selon qu’il est honestior, humilior ou esclave.

 

 

BIBLIOGRAPHIE

·         Histoire de la Rome antique, Yann Le Bohec presses universitaires de France, 2012

·         La Civilisation romaine de Pierre Grimal, Arthaud, 1960

·         La Conquête romaine d'André Piganiol, F. Alcan, 1927

·         Histoire de la Rome antique, Pierre-Luc BRISSON, Presse de l’Université Laval 2021

 

 

 

 

 

 

 

Table des matières

CHAP I : APERCU GENERAL DE L’HISTOIRE DE ROME. 2

1.      LA ROYAUTE. 2

a.      Origine. 2

b.      Selon la légende. 3

2.      LA REPUBLIQUE (509 – 272 a.C). 4

a.      Lutte des plébéiens pour l’égalité. 5

b.      Conquête de l’Italie. 6

c.       Grandes conquêtes ( 272-118 a.C). 7

3.      L’Empire ( 30 a.C-192 p.C). 11

I.       La dynastie julio-claudienne ( 27 a.C – 96 p.C). 11

II.      La dynastie des Flaviens (69-96) : Restauration et Transition.. 17

Origines et Ascension.. 18

Relations avec le Sénat et l’Armée. 20

Héritage et Fin de Règne. 20

Origines et Formation.. 21

L’Empereur Bienveillant : Un Règne Court mais Loué. 22

Vie Privée et Relations. 23

La Fin Prématurée. 24

L’Héritage de Titus. 24

Origines et Accession au Pouvoir. 25

Les Réformes et Réalisations. 26

Le Déclin et la Tyrannie. 27

L’Assassinat et la Fin de la Dynastie Flavienne. 27

Héritage. 28

Héritage des Flaviens. 29

Conclusion.. 29

III.         Le siècle des Antonins (96-192). 29

Qui sont les Antonins ?. 30

4. Le Bas-Empire (192-376). 32

a)      Crise du troisième siècle (192-284). 32

b)      Dislocation de l’Empire (305-476). 32

CHAPITRE II : LE CITOYEN.. 34

A.     Evolution des cadres de la société romaine. 34

B.      Le droit de cité. 36

CHAPITRE III : ORGANES DE GOUVERNEMENT. 38

1.      LE POUVOIR LEGISLATIF. 38

A.      LES COMICES. 38

B.      LE SENAT. 39

2.      LE POUVOIR EXECUTIF : LES MAGISTRATURES. 40

1)      CARACTERES COMMUNS. 40

2)      POUVOIRS DES MAGISTRATS. 41

3)      DETAIL DES MAGISTRATURES. 42

3.      EVOLUTION DES ORGANES DE GOUVERNEMENT AVEC L’EMPIRE. 44

1)      Les magistratures. 44

2)      Les comices. 44

3)      Le Sénat. 44

4)      Les nouveaux organes d’administration. 44

CHAP IV : LE DROIT ET L’EXERCICE DE LA JUSTICE. 46

A.     Le droit. 46

B.      L’exercice de la Justice. 47

BIBLIOGRAPHIE. 49